L'éveil des dieux ft. Brigit

Les enfants font notre fierté, les enfants sont l’avenir, les enfants sont sacrés. Autant de notions qui reviennent souvent dans la tête des parents, et qui en pratique, tend à se complexifier. Pour Dagda, enfant et histoire complexe va quasiment de soi. La plupart de ses enfants ont été conçu hors mariage, parfois même sur une tromperie, trahison. Comme avec Brigit. Envoyant son frère ennemi en voyage lointain, Dagda profita de cette absence pour séduire sa belle sœur, Boann. Cette trahison sera puni par un Elcmar amer qui punira la pauvre Boann, et tentera de se venger de Dagda. Mais le Dagda a toujours été plus malin et plus malicieux que son frère ennemi. S’il éprouva de la culpabilité, aucune. Elcmar avait toujours été jaloux, entretenant une relation compliqué, si tant est que Dagda n’éprouve aucune culpabilité envers son frère. En revanche, il en éprouva envers Boann quand il apprit ce qu’il lui était arrivé, et comment son époux l’avait punie. Afin de la soutenir, il l’aida à accoucher, se montra présent dans l’éducation de sa fille, mais ne fut pas cependant un père très présent, il était toujours occupé, et si Brigit était sa fille, tous les druides étaient ses enfants, si ce n’est de chair et de sang, au moins d’esprit.

Néanmoins, en grandissant, Brigit démontra qu’elle était belle et bien sa fille, et que les enseignements qu’il lui avait offert l’avaient marqués. Brigit devient la patrone des druides, bardes, forgerons et guérisseurs. Elle a hérité des talents de déguisement de son père, de métamorphose, et enfin de soins. Il devint évident qu’elle était sa fille, jusque dans ses longs cheveux roux, et ses immenses yeux verts. Le Dagda fut fier de sa fille, et le démontra, lui confiant un sith. Il était plus que ravi de voir que les humains l’adoraient autant, qu’elle finit par devenir plus connue que Elcmar, peut-être était-ce là son ultime vengeance.

Et puis, les druides furent massacrés par les romains, la foi chrétienne dévora le reste de magie et de foi que Dagda portait envers les humains. Dès lors Dagda s’enfonça dans la dépression, oubliant sa famille et ses enfants. Peut-être même que le fait que Aenghus se soit emparé de son sith avait accélérer cette fissure entre le Dagda et ses enfants. Voir sa fille être adoré par les chrétiens, comme une sainte et non plus une déesse, n’arrangea rien. Il ne voulait voir plus personne, errait dans des époques où l’humanité avait disparue, ou n’était encore venue au monde, ou simplement restait dans les contrées sauvages de l’autre monde.

Morrigan avait déjà tenté de le secouer, et elle n’était pas la seule. Dagda évitait cependant la compagnie des autres dieux, ne souhaitant pas les affecter avec ses aigreurs. Il s’était installé dans les grottes où il pouvait y demeurer pendant des heures. Il observait l’humanité se débattre avec ses angoisses avec un regard lointain et désabusé, recevait les rares dieux qui venaient le voir, mais ses conseils avaient perdu de leur sel. Il se savait persona non grata.

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